À Mopti, au centre du Mali, le blocus terroriste prend une tournure de plus en plus inquiétante. Dimanche 21 septembre, à la veille de la fête nationale, le gouverneur de la région, le général Daouda Dembélé, a tiré la sonnette d’alarme en annonçant « une baisse drastique » des quantités de carburant disponibles dans la région. Résultat : une flambée des prix qui bouleverse le quotidien des habitants.
Dans un contexte marqué par les attaques répétées des jihadistes contre les camions-citernes, l’approvisionnement en essence et en gasoil est devenu un véritable parcours du combattant. Le gouverneur déplore une situation qui alimente « toutes sortes de surenchère », mais promet des mesures rapides pour tenter de stabiliser le marché.
Le prix du litre, autrefois vendu autour de 700 francs CFA, atteint désormais 1 500 à 2 000 francs CFA dans certaines zones. Une inflation insoutenable pour les habitants déjà fragilisés par les tensions sécuritaires. « C’est exagéré. La population doit aussi jouer sa part pour accompagner les efforts des autorités », plaide un acteur local.
Alors que les jihadistes visent à asphyxier l’économie malienne, Mopti illustre aujourd’hui les répercussions directes de ce blocus sur la vie quotidienne. Entre espoir d’un retour à la normale et crainte d’une crise prolongée, la population reste suspendue aux promesses d’un rétablissement rapide de l’approvisionnement.
Mamadouba CAMARA
