SLECG dit non à la rentrée scolaire du 15 septembre

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Le 15 septembre prochain, le ministère de l’Éducation nationale veut imposer la rentrée scolaire 2025-2026. Une décision tombée d’en haut, sans consultation, sans dialogue, sans respect des règles qui faisaient jusque-là la force du partenariat entre autorités, syndicats et parents d’élèves.

Mercredi 27 août, le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) a dit non. Non à la précipitation. Non à la marginalisation. Non à une méthode qui réduit l’éducation à une décision administrative prise dans un bureau, loin des réalités des familles, des élèves et des enseignants.

« Nous avons découvert la date sur les réseaux sociaux », a dénoncé la secrétaire générale Kadiatou Bah. Cette phrase en dit long : c’est tout un symbole de mépris et d’exclusion. Quant à Aboubacar Soumah, il a pointé un danger encore plus grave : « le ministère veut ignorer nos droits et réduire nos congés ». Autrement dit, il ne s’agit pas seulement d’une date mal choisie, mais d’une volonté politique d’affaiblir la voix des enseignants.

Cette manière d’agir est inacceptable. L’éducation ne peut pas être décrétée dans le silence et l’isolement. Elle doit être construite dans le dialogue, car elle engage l’avenir du pays. Vouloir imposer une rentrée sans écouter ceux qui, chaque jour, portent l’école à bout de bras, c’est mépriser leur rôle et fragiliser l’institution scolaire tout entière.

Les syndicats invoquent des réalités concrètes : la récente catastrophe humanitaire qui a bouleversé des familles, les conditions climatiques défavorables, la conjoncture économique étouffante. Ce ne sont pas des prétextes, mais des vérités. Fermer les yeux sur elles, c’est choisir l’illusion administrative contre la réalité sociale.

Si rien ne change, la rentrée du 15 septembre ne sera pas une fête de l’éducation, mais une rentrée sous tension, marquée par la défiance et le bras de fer. Est-ce ainsi que l’on veut préparer l’avenir de la jeunesse guinéenne ?

Ce qui est en jeu dépasse une simple date. C’est la dignité des enseignants, le respect du partenariat social, et la reconnaissance du rôle central de ceux qui forment les générations futures.

Le gouvernement doit comprendre une chose : on ne construit pas l’école contre les enseignants, mais avec eux. Imposer n’est pas réformer. Écarter n’est pas gouverner. Ignorer n’est pas décider.

La Guinée mérite une éducation concertée, juste et respectueuse. Et si le ministère s’entête, il doit savoir une chose : les enseignants ne se tairont pas.

Mamadouba CAMARA

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