Guinée-Bissau : Le FMI tire la sonnette d’alarme malgré les milliards décaissés
Malgré une embellie économique amorcée depuis 2022, la Guinée-Bissau reste sur la corde raide. C’est le constat dressé par le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport publié à l’issue de la consultation de l’article IV pour l’année 2025. Le document met en lumière les vulnérabilités persistantes qui fragilisent le pays, notamment un risque élevé de surendettement et une gestion budgétaire insuffisamment rigoureuse.
Le FMI appelle ainsi les autorités bissau-guinéennes à intensifier les efforts de réforme, en particulier sur le plan budgétaire, afin de contenir les déséquilibres et asseoir une croissance durable. La situation reste préoccupante, malgré les flux financiers importants accordés par l’institution de Bretton Woods.
En effet, le Conseil d’administration du FMI a validé la huitième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). Ce feu vert ouvre la voie à un nouveau décaissement immédiat de 4,73 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 6,5 millions de dollars américains. Un soutien qui porte à 35,04 millions de DTS (environ 48,1 millions USD) le total des ressources mobilisées jusqu’à présent au profit de la Guinée-Bissau.
Toutefois, ces financements, bien que nécessaires, ne suffisent pas à écarter les risques économiques si les réformes structurelles ne suivent pas. Le FMI insiste sur la nécessité de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques, d’améliorer la mobilisation des recettes internes, et de maîtriser les dépenses publiques dans un contexte où chaque dérive peut compromettre les progrès enregistrés.
La Guinée-Bissau est donc à la croisée des chemins : entre espoirs de stabilité économique et menace de rechute financière, l’avenir dépendra de la capacité du pays à traduire les recommandations du FMI en actions concrètes.
Mamadouba CAMARA