La décharge de Darsalam, située dans la commune de Gbessia, est au bord de la catastrophe. Ce mercredi 26 février 2025, Sékou KEITA, président de la Coordination nationale des acteurs d’assainissement de Guinée (CONAAG), a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique du site, plaidant pour une délocalisation urgente avant l’arrivée des pluies.
Selon lui, cette décharge ne répond plus aux normes et représente une menace pour les populations environnantes. Il rappelle qu’elle aurait dû être fermée dès 2020, mais faute d’alternative, elle continue d’être utilisée malgré le danger. « Elle peut s’effondrer à tout moment. Il ne faut plus l’utiliser comme décharge », alerte-t-il.
Sékou Keita dénonce également des dysfonctionnements dans la gestion des déchets à Conakry. Il pointe du doigt le contrat entre l’État guinéen et la société Albayrak, censée assurer la collecte des ordures. Selon lui, des pratiques de corruption ont ralenti la mise en œuvre des solutions prévues, au détriment de la salubrité publique. « Certains cadres ont favorisé l’installation de bacs à ordures pour générer plus de déchets, alors que cela va à l’encontre du schéma directeur », explique-t-il.
Le spectre du drame de 2017 plane toujours sur la capitale guinéenne. À cette date, un éboulement meurtrier à l’ancienne décharge de Darsalam avait coûté la vie à neuf personnes, dont une femme enceinte, ensevelies sous des tonnes d’ordures.
Face à ce risque imminent, Sékou KEITA exhorte les autorités à prendre des mesures immédiates pour éviter une nouvelle tragédie. Mais la question demeure : faudra-t-il encore attendre un drame pour agir ?
Mamadouba CAMARA
