Deux incendies causant d’énormes dégâts matériels se sont déclarés en moins de cinq jours dans la préfecture de Nzérékoré, capitale forestière.

Les autorités préfectorales et communales se sont rendues sur les lieux pour constater les dégâts et compatir à la douleur des sinistrés.
Le premier incendie s’est produit dans la nuit du dimanche 9 février 2025, dans le quartier commercial, sur le domaine de la gendarmerie. Plusieurs menuiseries et leurs contenus sont partis en fumée.

Mohamed SAMOURA, l’une des victimes, témoigne : « Ils m’ont appelé à 1 h du matin pour m’informer de l’incendie dans mon lieu de travail. Je me suis immédiatement rendu sur place et j’ai constaté que le feu avait tout ravagé. Nous ne pouvions plus rien faire. Nous avons seulement réussi à sauver la maison du colonel Camara et celle du colonel Soumaoro, qui nous avaient permis de nous installer ici sans rien payer. Nous avons tout perdu. En plus, nous avions plusieurs commandes de clients ayant déjà versé des avances, ainsi que du matériel récemment acquis. Nous sommes 14 victimes au total et estimons les pertes à plusieurs millions. Nous sollicitons l’aide des autorités pour pouvoir reprendre nos activités. »
Le second incendie s’est déclaré dans la nuit du mardi 10 février 2025, dans le même quartier commercial, en face de Vista Banque, près d’EcoBanque. Plusieurs ateliers, bars et un réfrigérateur rempli de marchandises ont été réduits en cendres.

Sous le choc, la propriétaire du réfrigérateur raconte : « J’étais à la maison quand on m’a appelée pour m’informer qu’il y avait le feu. Étonnée, j’ai demandé comment cela était possible. C’est alors qu’on m’a expliqué qu’un enfant d’un de nos voisins avait introduit un fourneau allumé dans leur bar-café, et c’est de là que le feu s’est propagé. Quand nous sommes arrivés, il était trop tard. On nous a conseillé d’appeler les sapeurs-pompiers, mais malheureusement, il n’y en avait pas. Finalement, un monsieur est venu avec son camion rempli de paquets d’eau et nous a aidés à éteindre le feu. Je lance un appel aux autorités et aux personnes de bonne volonté pour nous venir en aide, car je ne suis pas la seule victime, nous sommes nombreux. » plaide Hadja Fanta KENÈ, l’une des sinistrées.

Mory SACKO, fils du propriétaire du réfrigérateur, déplore les énormes pertes :
« Nous avons perdu plus de 800 000 000 GNF. Le réfrigérateur à lui seul coûtait plus de 700 000 000 GNF, sans compter les poissons qui s’y trouvaient. Un stock venait à peine d’arriver, et le frigo pouvait contenir 100 tonnes de poisson. Le prix du carton variait entre 350 000 et 500 000 GNF selon la quantité du poisson. Nous n’avons pas pu récupérer grand-chose, et même ce que nous avons sauvé risque de se gâter, car nous n’avons pas d’endroit pour le conserver. Je déplore qu’il n’y ait aucun camion de sapeurs-pompiers dans toute la ville. »

Venu constater les dégâts et exprimer sa solidarité envers les victimes, le préfet a sensibilisé la population sur l’utilisation du feu et a attiré l’attention des autorités sur le manque criant de camions anti-incendie. « Depuis 2021, Monsieur le Président de la République a pris ses responsabilités, et les choses évoluent dans la préfecture de Nzérékoré. Nous avons l’électricité 24h/24. Mais ce qui est regrettable, c’est que lorsqu’un incendie se déclare, la protection civile n’a pas les moyens d’intervenir. En moins de cinq jours, nous avons subi deux incendies. Heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, mais les dégâts matériels sont considérables. Nous demandons aux autorités de nous doter d’un camion anti-incendie pour permettre à la protection civile d’intervenir efficacement. Aujourd’hui, dès qu’un incendie se déclare, c’est la population qui tente de maîtriser la situation avec les moyens du bord. Nous n’avons pas d’autre choix. Je sais que les autorités font des efforts, mais il faut attirer leur attention sur cette situation préoccupante. Quant à la population, nous ne pouvons que la sensibiliser à être plus prudente avec le feu. Une fois qu’il se propage, il devient incontrôlable. Ce qui s’est passé est vraiment regrettable pour nous, en tant qu’autorités. » déplore le préfet.
Cette visite s’est déroulée en présence des autorités préfectorales, communales et de nombreux citoyens de la préfecture.
Thierno Amadou DIALLO