De dégrèvement à des accusations plus lourdes
Qui veut la peau de Mory Camara ?
Dès son arrestation, l’affaire Mory Camara a suscité de nombreuses interrogations et soulevé des soupçons sur la véritable intention derrière les poursuites engagées contre l’ancien Directeur Général des Impôts. Initialement poursuivi pour des allégations de détournement de 1000 milliards de francs guinéens liées à un simple dégrèvement fiscal , il se retrouve aujourd’hui sous le coup d’accusations bien plus graves : Corruption, Détournement de deniers publics, Concussion, Enrichissement illicite et Blanchiment de capitaux.
Ce glissement brutal dans les charges retenues contre lui témoigne d’une volonté manifeste de l’abattre coûte que coûte.
La question qui se pose est donc simple :
Qui veut la peau de Mory Camara, et pourquoi ?
Un homme devenu gênant ?
Mory Camara n’était pas un simple haut fonctionnaire exécutant des ordres dans l’ombre. Il a dirigé l’administration fiscale guinéenne avec une poigne ferme et a mené plusieurs réformes visant à maximiser la collecte des recettes fiscales pour l’État. Son travail l’a forcément amené à croiser des intérêts puissants, notamment ceux de groupes influents bénéficiant de privilèges fiscaux.
Ln montage judiciaire sur mesure ?
Les faits parlent d’eux-mêmes :
Le chef d’accusation initial de « dégrèvement » a été abandonné, ce qui montre bien qu’il n’y avait rien d’illégal dans les exonérations qu’il avait accordées à certaines entreprises.
Si le dossier était si solide, pourquoi ce revirement ?
À la place, on lui attribue des accusations beaucoup plus lourdes (corruption, détournement, blanchiment, etc.), sans apporter la moindre preuve concrète d’un enrichissement personnel.
L’instruction menée par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) semble davantage répondre à un agenda politique qu’à une véritable quête de justice.
Ce changement de stratégie judiciaire rappelle étrangement d’autres affaires où des cadres de l’État ont été écartés sous prétexte de lutte contre la corruption, alors qu’en réalité, il s’agissait de règlements de comptes politiques ou économiques.
Un homme seul face à un système ?
La brutalité avec laquelle Mory Camara est aujourd’hui attaqué ne laisse aucun doute sur l’existence d’un complot bien orchestré. Ses révélations sur les 1000 milliards détournés ont mis en lumière un réseau puissant dont les ramifications touchent probablement des figures de premier plan. Il est devenu une menace pour ces individus qui, au lieu de répondre de leurs actes, préfèrent sacrifier un bouc émissaire pour protéger leurs intérêts.
L’opinion publique ne doit pas se laisser berner par cette manipulation grossière. Il est essentiel de questionner la légitimité de ces accusations et de demander des preuves concrètes plutôt que d’accepter un discours construit pour détruire un homme qui a osé dénoncer des pratiques mafieuses au sommet de l’État.
Mory Camara est-il réellement coupable ou paie-t-il le prix de son courage ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre , son sort ne dépend plus de la justice seule, mais de la capacité du peuple guinéen à ne pas accepter qu’un innocent soit sacrifié sur l’autel des intérêts obscurs.
Il est temps pour le Président Général Mamadi Doumbouya à s’intéresser davantage à ce dossier pour mieux comprendre.
Dr Abdoulaye KONÉ.