Ce samedi 30 novembre 2024, l’assemblée générale du RPG Arc-en-ciel a été le théâtre de vives critiques à l’égard de l’avant-projet de la nouvelle constitution proposé par le Conseil national de la transition (CNT). L’ancien parti au pouvoir, dirigé par Alpha CONDÉ, a accusé le CNT de vouloir imposer une constitution biaisée, loin des attentes de la population.
Des articles clés passés sous silence ?
Parmi les points soulevés par Aboubacar Demba DANSOKO, membre du bureau politique du RPG, l’absence des dispositions transitoires concernant les articles 46, 55 et 65 de la charte de la transition reste un sujet brûlant. “Dans la charte, il est clairement stipulé que les membres du CNT, le président et le gouvernement de la transition ne peuvent pas se présenter aux élections. Or, dans cet avant-projet, rien n’est dit à ce sujet”, a-t-il dénoncé, soupçonnant une volonté de laisser place à des interprétations ambiguës.
Pour le RPG, cette omission est une manœuvre délibérée visant à ouvrir la porte à une éventuelle candidature des autorités actuelles. “La loi doit être générale et impersonnelle. Tout vide autour de ces articles crée une suspicion sur les intentions réelles des rédacteurs”, a-t-il ajouté.
Gratuité de l’éducation : un mensonge selon le RPG
Autre point d’achoppement : l’annonce de la gratuité de l’éducation, présentée dans l’avant-projet comme une avancée majeure. Pour le RPG, il s’agit d’une manipulation destinée à tromper l’opinion publique. “L’éducation est déjà gratuite en Guinée. Les écoles privées sont une option pour ceux qui le souhaitent, mais l’enseignement public est accessible à tous sans frais. Présenter cela comme une nouveauté est tout simplement faux”, a déclaré M. DANSOKO.
Une campagne de vulgarisation sous tension :
Alors que les conseillers du CNT poursuivent leur campagne de sensibilisation à travers le pays, le RPG critique non seulement le contenu du texte, mais également la méthode employée. Pour le parti, cette constitution est perçue comme une tentative de prolonger le statu quo politique en faveur des autorités actuelles.
Cette confrontation met en lumière les tensions autour de l’avenir institutionnel de la Guinée, alors que le processus de transition semble toujours marqué par des désaccords profonds entre les différents acteurs politiques.
Reste à savoir si cette opposition frontale entre le RPG et le CNT aboutira à une révision de l’avant-projet ou renforcera la division sur le chemin vers des élections démocratiques.
Mamadouba CAMARA
