Le 27 août dernier, un événement discret mais porteur de symboles a eu lieu en marge de la cérémonie du débarquement de Provence. Lors de cette commémoration, des diplomates marocains et tunisiens ont échangé de manière informelle, marquant ainsi peut-être le début d’un dégel diplomatique entre les deux nations. Ces interactions, bien que non officielles, semblent être les prémices d’un rapprochement plus formel.
Cette hypothèse s’est confirmée deux jours plus tard, lorsque le ministère tunisien des Affaires étrangères a annoncé que le ministre nouvellement nommé, Mohamed Ali Nafti, avait reçu un appel de félicitations de son homologue marocain, Nasser Bourita. Ce dernier a tenu à souligner la « haute confiance placée en lui par le président tunisien », exprimant ainsi son souhait de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.
Le contexte de ces échanges est particulièrement intéressant. Depuis plusieurs années, les relations entre le Maroc et la Tunisie ont connu des hauts et des bas, souvent dictés par les réalités géopolitiques régionales et les divergences de position sur certaines questions internationales. Toutefois, ces signaux récents laissent entrevoir la possibilité d’un renouveau diplomatique entre Rabat et Tunis.
La félicitation de Bourita à Nafti, bien que protocolaire, pourrait être interprétée comme une volonté de Rabat de renouer le dialogue avec Tunis. Cette démarche est d’autant plus significative qu’elle intervient à un moment où la Tunisie traverse une période de transition politique délicate, marquée par des changements au sein de son gouvernement.
Les observateurs scrutent désormais la suite des événements pour évaluer si ces premiers gestes se concrétiseront par des actions plus tangibles. Des visites officielles, des réunions bilatérales ou encore des accords de coopération pourraient être les prochaines étapes de ce réchauffement diplomatique naissant.
Ainsi, bien que les signaux soient encore faibles, les récents échanges entre le Maroc et la Tunisie semblent indiquer une volonté partagée d’ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations. Si ces prémices se confirment, ils pourraient marquer un tournant dans la coopération entre ces deux nations du Maghreb.
Mamadouba CAMARA