RDC : un port sec de 600 millions de dollars pour transformer le corridor stratégique de Kasumbalesa
La République démocratique du Congo franchit une étape décisive dans la modernisation de ses infrastructures logistiques. Après des années de discussions et de tentatives restées sans aboutir, les autorités congolaises ont signé, le lundi 1ᵉʳ décembre, un accord majeur avec la société sud-africaine Yellowstone Consortium pour la construction du port sec de Kasumbalesa, dans le Haut Katanga. Ce partenariat public privé, estimé à 600 millions de dollars, pourrait profondément transformer la dynamique commerciale à la frontière avec la Zambie.
Dans cette zone essentielle du commerce minier, les longues files de camions qui atteignent parfois plus de dix kilomètres témoignent de l’ampleur des difficultés actuelles. Les transporteurs sont contraints d’attendre jusqu’à cinq jours avant de franchir la frontière et de poursuivre leur route vers les ports d’exportation. Ces retards entraînent des pertes financières importantes et exposent les marchandises à des risques accrus.
Le futur port sec de Kasumbalesa se présente comme une réponse structurante à cette situation. Pensée comme une plateforme logistique moderne, l’infrastructure permettra de centraliser les opérations de contrôle, les formalités douanières et la gestion du trafic. Elle comprendra également une vaste zone de stationnement pouvant accueillir au moins 2 000 camions, répondant ainsi à l’un des défis majeurs du corridor.
L’objectif affiché est de fluidifier les flux, de réduire les délais de passage, de renforcer la sécurité des marchandises et d’améliorer l’efficacité des services douaniers. À terme, cette modernisation devrait accroître les recettes publiques et consolider la position de la RDC comme acteur incontournable du transport régional.
Selon l’Office de gestion du fret multimodal, près de 2 000 emplois directs devraient être créés grâce à cette initiative. Un impact économique et social qui souligne l’importance stratégique de Kasumbalesa dans la vision de développement du pays.
Si le projet avance conformément aux prévisions, Kasumbalesa pourrait devenir un modèle de coopération entre l’État et le secteur privé, tout en jouant un rôle clé dans l’intégration économique régionale.
Mamadouba CAMARA