La commune urbaine de Faranah s’est réveillée ce mardi 2 décembre 2025 sous une tension inhabituelle. Très tôt dans la matinée, des dizaines de jeunes sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère face à l’arrestation de deux opérateurs économiques de la ville. Cette mobilisation spontanée a paralysé la circulation pendant plusieurs heures, plongeant le grand rond-point de Faranah dans un climat de contestation.
Les manifestants ont érigé des barricades, déposé des pierres au milieu de la route et brûlé des pneus pour bloquer tous les axes menant au centre-ville. Selon plusieurs jeunes rencontrés sur place, la frustration est d’autant plus grande que les autorités n’ont fourni aucune justification claire concernant ces détentions. Pour eux, il s’agit d’une arrestation arbitraire qui touche deux acteurs considérés comme indispensables au dynamisme économique local.
Un jeune leader du mouvement, très mobilisé aux côtés des protestataires, n’a pas mâché ses mots. Il explique que la jeunesse de Faranah ne compte pas reculer. « Ces deux opérateurs économiques sont essentiels pour notre ville. On ne comprend pas pourquoi ils ont été arrêtés sans explication. Tant qu’ils restent en détention, nous n’accepterons aucune élection. Nous continuerons à nous mobiliser jusqu’à ce que justice soit faite », a-t-il lancé, visiblement déterminé.
Cette déclaration traduit un sentiment largement partagé : une rupture de confiance entre une partie de la population et les autorités locales, accusées de ne pas communiquer suffisamment sur les raisons de ces interpellations. Beaucoup estiment que ces arrestations créent un climat de suspicion et pourraient fragiliser le tissu économique de Faranah, déjà éprouvé par plusieurs défis sociaux.
Face à la montée de la tension, les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour disperser les manifestants. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes afin de dégager le grand rond-point, épicentre de la mobilisation. En quelques minutes, les jeunes ont été contraints d’abandonner les barricades et de se replier dans les quartiers environnants. Certaines échauffourées ont été signalées, mais aucune information officielle n’a pour l’instant fait état de blessés ou d’interpellations supplémentaires.
L’interruption du mouvement ne signifie pas pour autant la fin de la contestation. Plusieurs jeunes annoncent déjà que la mobilisation pourrait reprendre dans les prochains jours si aucune réponse satisfaisante n’est donnée. Du côté des habitants, beaucoup demandent un apaisement rapide, craignant que la situation ne dégénère davantage.
À Faranah, les regards sont désormais tournés vers les autorités judiciaires et administratives. La population attend des clarifications, tandis que les jeunes manifestants promettent de maintenir la pression. Dans une ville où les équilibres sociaux sont fragiles, la gestion de cette crise pourrait devenir un test important pour les responsables locaux.
Mamadouba CAMARA
