Sénégal : les universités en ébullition alors que la colère étudiante explose

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La tension atteint un nouveau sommet au Sénégal, où les universités vivent depuis plusieurs semaines au rythme de grèves, de marches et de violents affrontements. Ce lundi 1er décembre, la crise a pris une tournure plus grave encore à Dakar, avec la suspension des cours et des heurts qui ont fait plusieurs blessés. Au cœur du bras de fer : le versement des bourses étudiantes, bloquées depuis des mois.

Depuis le 17 novembre, des milliers d’étudiants dénoncent un retard jugé insoutenable. Pour certains, l’État leur doit jusqu’à treize mois d’arriérés. Un manque à gagner qui plonge des familles entières dans la difficulté et qui a mis le feu aux poudres à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, épicentre du mouvement. Sur le campus, les journées se suivent et se ressemblent : gaz lacrymogènes, jets de pierre, pneus brûlés, barricades improvisées. L’espace universitaire s’est transformé en champ de confrontation, illustrant une colère qui déborde.

Selon plusieurs organisations étudiantes, une dizaine de manifestants ont été blessés ce lundi, touchés au visage, aux pieds ou au dos. Ils ont été pris en charge au Centre des œuvres universitaires de Dakar, où l’on tente tant bien que mal de gérer les conséquences de l’escalade.

Mais loin de s’essouffler, la contestation gagne du terrain. L’Université de Fatick a officiellement rejoint le mouvement, et d’autres institutions pourraient suivre. Les étudiants, galvanisés par l’ampleur de la mobilisation, promettent de maintenir leur grève illimitée. Les négociations engagées avec les autorités la semaine dernière ayant échoué, ils affirment qu’ils ne reculeront pas, déterminés à obtenir justice.

À l’heure où la rentrée académique est paralysée et où l’avenir de milliers de jeunes semble suspendu, la question du règlement rapide de cette crise devient cruciale. Les prochains jours s’annoncent décisifs, dans un climat où la confiance entre étudiants et autorités semble plus fragile que jamais.

Mamadouba CAMARA

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