Le lancement officiel du processus de délivrance du permis de conduire pour motos a pris une dimension sociale importante lorsque le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, a plaidé pour une révision à la baisse du tarif actuel. Fixé à 890 000 francs guinéens, ce montant est jugé trop élevé par de nombreux conducteurs et freine la professionnalisation du secteur des deux roues.
Face aux participants, le ministre a expliqué que toute action menée par l’Etat suscite des critiques, parfois même de fortes contestations, mais que ces commentaires ne doivent pas détourner le gouvernement de ses responsabilités. Il affirme que la priorité reste la protection des citoyens et la création d’une économie où les travailleurs du transport peuvent vivre dignement de leur activité.
Dans son intervention, il a rappelé le quotidien difficile des conducteurs de taxi moto qui versent chaque jour 30 000 francs à leurs propriétaires tout en essayant de conserver une petite marge pour subvenir à leurs besoins. Pendant ce temps, certains propriétaires encaissent jusqu’à un million huit cent mille francs par mois. Une situation qu’il juge injuste et incompatible avec une amélioration des conditions de vie des conducteurs.
C’est dans cette logique qu’il a demandé à la Direction nationale des transports terrestres et à l’opérateur Thomas Gregg de revoir le prix du permis à un niveau plus accessible. Selon lui, des économies peuvent être réalisées dans la procédure et le coût final doit mieux correspondre aux réalités économiques de la majorité des usagers.
Le ministre a aussi annoncé une mesure d’encouragement portée au nom du chef de l’Etat. Un quota de permis gratuits pourrait être offert aux premiers candidats afin de motiver les conducteurs à commencer la formation sans craindre le poids financier. Cette décision pourrait accélérer l’adoption du nouveau système dans tout le pays.
Abordant la question des contrôles routiers, Ousmane Gaoual a précisé que les opérations systématiques concerneront bientôt les conducteurs de voitures, de camions et de bus. Pour les motards, aucun contrôle direct n’a encore été lancé, car il n’existait jusque là aucun permis spécifique. En revanche, ceux qui conduisent un véhicule sans permis s’exposent à des arrestations, des poursuites et des condamnations, car la loi guinéenne est claire sur ce point.
À travers ces annonces, le ministre des Transports réaffirme la volonté du gouvernement de concilier sécurité routière, justice sociale et accessibilité économique au moment où la Guinée engage une réforme profonde de sa mobilité.
Mamadouba CAMARA