Emmanuel Macron au Gabon : une visite éclair pour relancer un partenariat stratégique après l’ère Bongo
L’arrivée d’Emmanuel Macron à Libreville, ce dimanche 23 novembre, marque une étape symbolique dans la recomposition des relations entre la France et le Gabon. Deux ans après la fin de l’ère Bongo et sept mois après l’élection de Brice Oligui Nguema, le président français vient tester les contours d’un partenariat qu’il souhaite « renforcer et renouveler », tout en s’inscrivant dans une dynamique diplomatique plus large entamée à l’île Maurice puis en Afrique du Sud.
Le chef de l’État français a atterri à 17h30, accueilli avec faste par son homologue gabonais. Vingt-et-un coups de canon ont résonné sur le tarmac, rappelant le poids symbolique d’une relation historique qui tente désormais de s’adapter aux réalités politiques nouvelles du pays. Brice Oligui Nguema, qui a dirigé dix-neuf mois de transition avant son élection en avril, a réservé un protocole digne des grandes visites officielles, bien que le séjour du président français soit annoncé comme très court.
Dans les couloirs du palais du Bord de mer, les deux dirigeants ont engagé des discussions portant sur la coopération économique, la transition politique gabonaise et les grands projets d’infrastructures. Une déclaration conjointe à la presse est attendue, signe que les deux parties veulent afficher une ligne commune, même si les contours précis de cette relance bilatérale restent encore à préciser.
L’image la plus commentée sera sans doute celle attendue demain matin, lorsque Brice Oligui Nguema lui-même conduira Emmanuel Macron à travers le quartier de la Baie des Rois, vaste chantier d’aménagement du front de mer de Libreville. Un geste rare, interprété par certains comme un signe de proximité, par d’autres comme un simple exercice protocolaire.
Sur les trottoirs de Libreville pourtant, l’ambiance est loin de l’effervescence. Beaucoup de Gabonais expriment une certaine distance face à cette visite jugée ordinaire. Pour Anges Kevin Nzigou, figure du parti FDS et désormais soutien du président Oligui Nguema, rien ne justifie une surexcitation particulière. Selon lui, la relation entre les deux pays s’inscrit dans une continuité assumée : « Ce n’est pas seulement Emmanuel Macron qui vient parachever la transition, mais aussi Brice Oligui Nguema qui lui offre un accueil appréciable dans la région. »
Cette étape gabonaise, avant un déplacement prévu lundi en Angola, illustre la volonté du président français de maintenir un lien fort avec une région en pleine recomposition politique. Reste à savoir si cette visite express parviendra à poser les bases d’un partenariat réellement renouvelé, au-delà des symboles et des gestes diplomatiques.
Mamadouba CAMARA