Violences à Kankan : la LGFP hausse le ton après l’agression des joueurs du Wakriya AC

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Le football guinéen a encore été secoué par une scène que personne n’a envie de voir dans un stade. Ce jeudi 20 novembre 2025, le Milo FC recevait le Wakriya AC au stade M’Balou Mady Diakité de Kankan pour la 5ᵉ journée de Ligue 1. Une rencontre intense, disputée jusqu’à la dernière minute, qui s’est soldée par un but partout (1-1). Mais au lieu de célébrer un match animé, le pays a assisté à un dérapage grave qui rappelle à quel point la sécurité des acteurs reste fragile dans certains stades du championnat.

À la fin de la rencontre, des supporters locaux, frustrés par l’égalisation tardive du Wakriya, ont pris pour cible les joueurs et membres du staff venus de Boké. Injures, bousculades, agressions physiques… Plusieurs joueurs ont été blessés dans une scène d’une rare violence. Ce qui devait être un moment de sport s’est transformé en un épisode regrettable, qui a immédiatement suscité indignation et préoccupations.

Vingt-quatre heures plus tard, la Ligue Guinéenne de Football Professionnel (LGFP) est sortie de son silence. Dans un communiqué ferme, publié ce vendredi 21 novembre, l’instance dirigeante a d’abord tenu à exprimer sa compassion envers les victimes. Elle a rappelé que rien, absolument rien, ne justifie qu’un joueur ou un encadreur soit agressé pour un résultat sportif. La Ligue a insisté sur la nécessité de préserver l’intégrité physique des acteurs, qui sont les premiers artisans du spectacle apprécié par des milliers de supporters chaque semaine.

La LGFP n’a pas mâché ses mots. Elle a condamné « avec la plus grande fermeté » les actes de violence survenus à Kankan, décrivant ces comportements comme une attaque directe contre les valeurs du fair-play. Dans un contexte où le football guinéen cherche à renforcer son image, attirer des sponsors et améliorer la qualité de ses compétitions, de telles dérives viennent fragiliser les efforts engagés depuis plusieurs années pour professionnaliser la Ligue 1.

Signe que l’incident est pris très au sérieux, la Ligue a annoncé l’ouverture d’une enquête disciplinaire. L’objectif est clair : identifier les responsables, situer les faits avec précision et appliquer des sanctions exemplaires. La LGFP veut envoyer un message fort : la violence n’a pas sa place dans les stades, et toute personne qui s’y adonne devra en répondre.

Ce rappel à l’ordre sonne comme un avertissement pour l’ensemble des clubs du pays. Alors que les supporters sont au cœur de la passion du football, ils doivent également être garants de son image. Un stade doit rester un espace de joie, de partage et d’émotions sportives, et non un terrain de règlement de comptes. Le football guinéen, dans sa quête de modernisation, ne peut se permettre des scènes qui renvoient une image négative du championnat à l’extérieur.

La LGFP s’est engagée à renforcer les dispositifs de sécurité et à travailler avec les clubs pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. La protection des joueurs n’est pas une option, mais une obligation. Chaque acteur, des dirigeants aux supporters, porte une part de responsabilité dans la construction d’un environnement sportif digne, sécurisé et respectueux.

L’affaire de Kankan sera sans doute un test pour la Ligue, mais aussi une opportunité : celle de rappeler que la passion du football ne doit jamais dépasser les limites du respect et de la dignité humaine.

Mamadouba CAMARA

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