TotalEnergies sous pression : le géant pétrolier rejette toute complicité dans les exactions du Cabo Delgado

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La polémique enfle autour du mégaprojet gazier de Cabo Delgado, au nord du Mozambique. Accusée de « complicité de crimes de guerre », de « torture » et de « disparitions forcées », TotalEnergies tente de désamorcer la tempête judiciaire et médiatique. L’entreprise française a réagi ce 20 novembre avec fermeté, déclarant « rejeter avec force et de façon catégorique » toute implication dans les violences perpétrées contre des civils en 2021.

Ces accusations proviennent d’une ONG qui affirme détenir des documents compromettants, pointant le rôle de la Joint Task Force, une unité militaire chargée de sécuriser le site gazier. Cette même force est soupçonnée d’avoir commis de graves exactions dans la région. Pour l’ONG, les liens entre la compagnie et ces militaires soulèvent de lourdes responsabilités.

TotalEnergies, elle, insiste sur ses « vérifications internes » qui, selon la major, ne montrent aucun signe de connaissance préalable ou de complicité dans ces actes. L’entreprise rappelle également qu’entre juin et septembre 2021, période au cœur des accusations, son personnel n’était plus présent dans la zone, le site ayant été totalement évacué dès avril 2021 en raison de l’insécurité croissante.

Sur la question de la Joint Task Force, le groupe souligne avoir contribué à la formation de 5 000 agents mozambicains au respect des droits humains, dans le cadre d’un protocole signé avec l’État. Un engagement aujourd’hui arrivé à expiration, mais que TotalEnergies met en avant pour montrer sa volonté de favoriser des pratiques responsables.

Dans un contexte de pression internationale, la compagnie dit vouloir jouer la transparence. Pour « établir les faits », elle affirme avoir demandé l’ouverture d’enquêtes auprès des autorités mozambicaines ainsi que de la Commission nationale des droits humains du Mozambique.

Le dossier pourrait bien devenir un test majeur pour l’industrie énergétique opérant dans des zones à haut risque, où sécurité, droits humains et intérêts économiques se heurtent de plein fouet.

Mamadouba CAMARA

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