Conakry s’est réveillée ce dimanche 16 novembre sous le choc d’une affaire qui vient rallumer les braises déjà chaudes du débat politique guinéen. Selon l’artiste Elie Kamano, deux de ses enfants ainsi que son frère ont été enlevés aux premières heures du matin, aux environs de 4 heures, dans la capitale guinéenne. L’annonce a immédiatement enflammé les réseaux sociaux et plongé l’opinion dans une atmosphère de confusion mêlée d’inquiétude.
Depuis son exil, Elie Kamano accuse directement le président Mamadi Doumbouya et son gouvernement d’être derrière cette disparition. Pour lui, cet acte serait une tentative d’intimidation politique liée à leurs divergences profondes sur la gestion du pays. L’artiste affirme que le régime chercherait à le faire taire en s’attaquant à ses proches. Il dénonce une méthode qu’il qualifie d’inacceptable et appelle les autorités à assumer leurs responsabilités si elles ont réellement quelque chose à lui reprocher. Selon lui, si le pouvoir souhaite le faire plier, il devrait le confronter personnellement plutôt que de viser sa famille.
Ces accusations, fortes et lourdes, ont aussitôt créé un climat de tension dans l’opinion. Elles ravivent la question sensible de l’espace accordé à la liberté d’expression en Guinée, particulièrement envers les artistes et activistes connus pour leurs critiques. Plusieurs internautes ont exprimé leur indignation et demandé que lumière soit faite au plus vite sur l’enlèvement. D’autres appellent à la prudence, rappelant que l’émotion ne doit pas remplacer les faits.
Pour l’heure, aucune preuve formelle ne permet d’affirmer que le gouvernement est impliqué dans cette affaire. Les autorités, de leur côté, n’ont encore publié aucune déclaration officielle. Ce silence entretient le flou autour du dossier et laisse la population dans l’attente d’une clarification indispensable. L’enlèvement d’une famille, lorsqu’il touche une personnalité publique aussi divisive qu’Elie Kamano, devient forcément un sujet explosif dans le débat national.
Dans un pays où les crises politiques ont souvent pris des tournures imprévisibles, cette affaire pourrait rapidement devenir un nouveau point de fracture. Elle met en lumière la fragilité du climat sociopolitique guinéen et l’urgence d’instaurer un dialogue serein entre les différentes voix du pays. En attendant, la priorité reste la localisation et la sécurité des enfants et du frère de l’artiste, dont la disparition soulève une vague de solidarité autant qu’une demande pressante de vérité.
L’enquête devra déterminer ce qui s’est réellement passé, qui est responsable et pourquoi cette famille a été ciblée. Pour l’instant, la Guinée retient son souffle, dans l’attente d’informations fiables.
Affaire à suivre.
Mamadouba CAMARA