Sénégal un vent de médiation souffle mais aucune issue annoncée
Depuis deux jours Dakar vit au rythme des tractations discrètes. Des médiateurs de haut rang, venus de plusieurs sensibilités, se sont relayés auprès des deux têtes de l’exécutif pour tenter de rapprocher les positions. Les chefs religieux mouride ont joué leur rôle traditionnel d’arbitres respectés, tandis que les familles du président et du Premier ministre auraient été sollicitées selon diverses sources crédibles. Sur les réseaux sociaux, les appels à l’apaisement se multiplient, signe d’une opinion inquiète face à la tension qui s’installe.
Pour l’heure aucune avancée tangible n’a été rendue publique. Un observateur politique averti confie que le propre de toutes les tempêtes c’est de s’apaiser, une manière de dire que la sortie de crise reste possible malgré les signaux encore brouillés.
Dans ce climat chargé un épisode particulier attire l’attention. Alors que le Premier ministre répète la nécessité de réformer la justice afin de la rendre plus indépendante, le président Bassirou Diomaye Faye a reçu le quatorze novembre la présidente du Conseil constitutionnel. La présidence évoque dans un communiqué des échanges consacrés aux réformes à venir pour consolider l’État de droit. Une rencontre qui, pour certains analystes, ressemble autant à une coïncidence du calendrier qu’à un message politique subtil.
Entre médiations silencieuses et gestes institutionnels qui interrogent le pays attend désormais de voir si l’orage qui gronde dans les hautes sphères du pouvoir laissera place à une éclaircie durable.
Mamadouba CAMARA