Bassirou Diomaye Faye brise le silence : tensions et fractures au sein de la coalition présidentielle sénégalaise
Le vent de cohésion qui avait porté Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême du Sénégal semble aujourd’hui s’essouffler. Dans une lettre rendue publique mardi 11 novembre, le chef de l’État a exprimé sa profonde inquiétude face aux « facteurs de division » qui minent la coalition présidentielle, fragilisant ainsi l’unité politique qui l’a conduit à la victoire en mars 2024.
Cette mise au point intervient dans un contexte marqué par des rumeurs persistantes de tensions entre le président Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, figure emblématique du mouvement politique qui a bouleversé le paysage sénégalais. Si les deux hommes avaient jusque-là affiché une solidarité sans faille, les signes d’un désaccord latent commencent à se multiplier au sommet de l’État.
Bassirou Diomaye Faye a également révélé avoir pris, dès le mois de septembre, une décision symbolique : la révocation d’Aïda Mbodj, proche d’Ousmane Sonko, de ses fonctions de coordinatrice de la coalition Diomaye Président. Un geste interprété par de nombreux observateurs comme la confirmation d’un climat de méfiance au sein de l’alliance au pouvoir.
Pour plusieurs analystes, cette situation illustre les difficultés d’une cohabitation politique inédite, née d’un partenariat entre deux fortes personnalités liées par la lutte, mais séparées par des ambitions et des visions différentes de la gouvernance.
Alors que le peuple sénégalais attend des réformes économiques et sociales promises durant la campagne, ces divergences internes risquent de freiner l’élan du changement tant espéré. Le président Faye, en appelant à « préserver l’unité et la discipline », tente de réaffirmer son autorité tout en maintenant un équilibre fragile dans un paysage politique de plus en plus tendu.
Mamadouba CAMARA