Tribune sur Watta CAMARA : L’étoile de Yomou au service de la Forêt et de la Nation (Par l’Universitaire A.O.B)

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Dans une région où la nature est à la fois richesse, mémoire et espérance, le nom de Watta CAMARA résonne comme celui d’une pionnière et d’une gardienne. Native de Bamakama (Yomou), cette ingénieure agronome formée à Bordo et diplômée en économie du développement incarne depuis plus de deux décennies la rigueur scientifique et l’engagement citoyen au service de la préservation des écosystèmes forestiers de la région de N’Zérékoré.

Une carrière forgée dans la forêt

Depuis ses débuts comme animatrice à la Direction nationale des Eaux et Forêts dans les années 1990 jusqu’à ses fonctions actuelles de Conseillère du Ministre de l’Environnement et du Développement durable, Madame Watta CAMARA a gravi tous les échelons de la hiérarchie environnementale. Son parcours, marqué par plus de vingt-quatre années d’expérience, révèle une constante : la défense du patrimoine naturel forestier comme socle du développement durable.

De Coyah à N’Zérékoré, elle a su concilier la science et le terrain, l’administration et la communauté. À la tête du Centre forestier de N’Zérékoré, puis de l’Office guinéen des Parcs nationaux et Réserves de faune, elle a initié et coordonné la mise en œuvre de plans d’aménagement des forêts classées de Ziama, Diécké, Mont Béro et Pic de Fon, autant de bastions écologiques de la Guinée forestière.

Une ambassadrice de Yomou et des femmes rurales

Originaire d’une préfecture longtemps perçue comme enclavée, Watta CAMARA est devenue un modèle d’émancipation et d’influence féminine. Elle symbolise la réussite d’une femme forestière qui, à la force du mérite, a su se hisser parmi les voix respectées de la gouvernance environnementale de la Guinée.

Créatrice et présidente de l’ONG Association Conseil pour les Actions de Développement (ACAD), elle a mené plusieurs projets concrets : reboisements communautaires, lutte contre les feux de brousse, autonomisation des femmes rurales à travers la formation, la savonnerie locale et la gestion simplifiée d’activités génératrices de revenus. Elle démontre que la préservation de la forêt passe aussi par la valorisation des femmes et des communautés locales.

Une vision panafricaine de la durabilité

De Dakar à Accra, de Lomé à Libreville, jusqu’aux Conférences des Parties (COP 23, 25 et 19), Watta CAMARA a porté la voix de la Guinée et de la forêt africaine dans les forums internationaux. Son appartenance au Forum forestier africain et au Réseau communautaire des Porteurs de Changement pour la Gestion durable des terres (RECOPOC/GDT) fait d’elle une référence régionale en matière de conservation, de gestion participative et de leadership environnemental.

Une femme engagée pour la République et le renouveau politique

Au-delà de son parcours professionnel, Watta CAMARA s’est également distinguée par son engagement politique courageux et patriotique. Durant le recensement biométrique et la campagne référendaire à Yomou, elle fut l’une des voix féminines les plus écoutées, mobilisant les populations à la base autour de la vision du Chef de l’État, le Général d’Armée Mamadi DOUMBOUYA.

Par sa présence constante sur le terrain, son sens du dialogue et sa capacité à fédérer, elle a contribué de manière décisive au triomphe du “OUI” dans sa préfecture. Cette mobilisation a révélé une femme d’action, de courage et de fidélité, dont la détermination traduit son attachement profond à la refondation nationale ainsi qu’à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en Guinée forestière.

Ce qu’elle représente pour la Forêt et pour Yomou

Pour la Guinée forestière, elle incarne la mémoire vivante de la politique forestière moderne : celle qui allie science, diplomatie environnementale et action de terrain. Pour Yomou, elle représente la fierté d’un terroir, la preuve que l’excellence et la loyauté peuvent s’enraciner dans les forêts de l’extrême sud pour rayonner jusqu’à Conakry et au-delà.

Sa trajectoire rappelle que protéger la forêt, c’est protéger la dignité des peuples forestiers. Et à travers son engagement, Watta CAMARA s’impose comme une figure de durabilité, un pont entre la terre de Yomou et le destin écologique de la Guinée.

Par l’Universitaire Alpha Oumar BALDE (A.O.B)

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