Présidentielle 2025 au Cameroun : 12 candidats en lice, Paul Biya vise un 8ème mandat à 92 ans

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À deux semaines du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, le Cameroun s’apprête à vivre une élection historique. Douze candidats ont officiellement été retenus par Elecam (Elections Cameroon), l’organe en charge du processus électoral. Parmi eux, le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, qui brigue un huitième mandat consécutif à l’âge de 92 ans.

Les prétendants reflètent un large éventail de profils :

  • Caxton Ateki Seta (39 ans), issu de la société civile, représente le Parti de l’Alliance libérale (PAL). Originaire de la région anglophone du Nord-Ouest, il plaide pour l’alternance et redoute l’exclusion des électeurs anglophones en raison de l’insécurité.
  • Bello Bouba Maïgari (78 ans), chef de l’UNDP, ancien allié du parti présidentiel, revient en première ligne après avoir quitté le gouvernement.
  • Jacques Bougha-Hagbe (50 ans), économiste passé par le FMI, milite pour une refonte institutionnelle, la sortie du franc CFA et la valorisation de la Zlecaf.
  • Issa Tchiroma Bakary (79 ans), ex-ministre de l’Emploi et de la Communication, défend les couleurs du FSNC et critique la gouvernance actuelle.
  • Samuel Iyodi Hiram (38 ans), le plus jeune candidat, mise sur un modèle d’« afro-socio-libéralisme » au sein du FDC.
  • Pierre Kwemo (69 ans), vétéran de la scène politique, ancien du SDF, porte le projet de l’UMS.
  • Cabral Libii (45 ans), troisième en 2018, revient avec le PCRN et appelle à une forte mobilisation citoyenne dans les urnes.
  • Serge Espoir Matomba (46 ans), entrepreneur et élu local, représente le PURS avec un discours axé sur la souveraineté nationale.
  • Akere Muna, ancien président de Transparency International Cameroun, défend les couleurs du parti Univers et avait tenté, en vain, de contester la candidature de Paul Biya.
  • Joshua Osih (SDF), député et président du parti depuis 2023, se distingue par sa proposition d’un retour au fédéralisme.
  • Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya, seule femme candidate, dirige l’UDC et promeut un consensus autour d’un programme commun de l’opposition.

L’élection se déroule dans un contexte marqué par plusieurs défis :

  • L’âge et la longévité de Paul Biya, qui cristallisent à la fois soutien et critiques.
  • La crise anglophone, avec des craintes d’abstention forcée dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
  • Les appels à une coalition de l’opposition, qui peinent à se concrétiser malgré la « déclaration de Foumban » signée en août.

Avec 12 candidatures validées, cette présidentielle 2025 s’annonce comme l’une des plus ouvertes de l’histoire récente du Cameroun. Reste à savoir si l’opposition saura dépasser ses divisions et si la longévité de Paul Biya sera confirmée ou remise en cause dans les urnes.

Mamadouba CAMARA

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