Gabon : plus de 900 000 électeurs aux urnes pour les premières législatives de l’ère Oligui Nguema
Au Gabon, plus de 900 000 électeurs sont appelés à se rendre aux urnes ce samedi 27 septembre pour un double scrutin décisif : le premier tour des élections législatives et le tour unique des locales. De 7h à 18h, les citoyens doivent élire leurs députés au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, ainsi que leurs conseillers locaux à la proportionnelle.
Ces élections interviennent moins de six mois après le raz-de-marée électoral qui a porté le général-président Brice Clothaire Oligui Nguema à la tête du pays avec près de 95 % des suffrages exprimés et une participation avoisinant 70 %. Le principal enjeu de ce nouveau rendez-vous électoral est désormais de dessiner les contours d’une Assemblée nationale appelée à fonctionner dans le cadre d’un régime hyper-présidentiel.
Quelque 800 candidats briguent les 145 sièges de la première Assemblée de la Ve République. Mais leur marge de manœuvre reste limitée : les députés n’ont pas la possibilité de renverser le gouvernement ni d’imposer une cohabitation au président. « L’Assemblée issue du scrutin sera un panel de nuances d’oliguisme », résume un acteur politique, soulignant l’hégémonie des forces qui se réclament toutes, peu ou prou, du tombeur de la dynastie Bongo.
Si Brice Oligui Nguema a rappelé qu’il n’avait « qu’un seul enfant : l’Union démocratique des bâtisseurs », son nouveau parti, créé en juillet, devra prouver sa capacité à s’imposer dans les urnes. Face à lui, le Parti démocratique gabonais (PDG), formation historique de l’ancien régime, demeure la structure politique la plus organisée du pays. Dans la majorité des circonscriptions, le duel entre l’UDB et le PDG sera déterminant pour connaître la véritable teinte politique du futur Parlement.
La campagne électorale s’est déroulée sans heurts, dans un climat sobre et apaisé, reflet d’une transition que le régime veut maîtriser. Le taux de participation sera scruté de près, alors que la légitimité de la nouvelle architecture institutionnelle repose largement sur l’adhésion populaire.
Ces élections, inédites dans le nouveau contexte politique gabonais, devraient confirmer la mainmise d’Oligui Nguema sur le paysage politique national. Mais elles diront aussi si son jeune parti, l’UDB, parvient à s’imposer face à l’ex-puissant PDG, et à devenir le véritable moteur de la majorité présidentielle.
Mamadouba CAMARA