À moins de trois mois des élections présidentielles et législatives prévues en Guinée, les critiques internationales s’intensifient contre les autorités de transition. Dans un communiqué publié jeudi 25 septembre, le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, a exhorté Conakry à lever les restrictions visant les partis politiques et les médias, qu’il qualifie de « tout simplement inacceptables ».
L’ONU exprime de vives inquiétudes concernant la multiplication des arrestations arbitraires et des disparitions forcées dans le pays. Selon Volker Türk, au moins dix personnes demeurent introuvables depuis leur arrestation, parmi lesquelles l’activiste Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, et le journaliste Habib Marouane Camara. Le Haut-Commissaire réclame leur libération immédiate ainsi que celle de toutes les personnes détenues sans base légale.
Au-delà des cas individuels, l’ONU demande aux autorités militaires guinéennes de garantir la transparence et l’inclusivité du processus de retour à l’ordre constitutionnel. « Il est essentiel que les élections à venir soient organisées conformément aux normes internationales en matière de droits humains », insiste Türk.
Le communiqué revient également sur la grâce présidentielle accordée à l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, reconnu responsable du massacre du 28 septembre 2009. Le Haut-Commissaire appelle à son annulation, rappelant que le droit international interdit toute forme d’amnistie pour des crimes de masse.
Alors que la Guinée se prépare à un scrutin crucial, ce rappel ferme de l’ONU met en lumière les attentes de la communauté internationale : garantir la liberté politique, rétablir un climat de confiance et respecter les droits fondamentaux des citoyens.
Mamadouba CAMARA