Singleton derrière les barreaux : la route qui a brisé deux vies

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Le 1ᵉʳ septembre 2025 restera gravé dans la mémoire des mélomanes guinéens. Le Tribunal de première instance de Coyah a annoncé la mise sous mandat de dépôt de l’artiste Mohamed Seydou Bangoura, connu sous le nom de scène Singleton, après un tragique accident de la circulation qui a coûté la vie à Mohamed Lamine Traoré, un commerçant de 62 ans.

Les faits remontent au jeudi 28 août, vers 17 heures, sur la route nationale Coyah–Forécariah, à Toguiron. Selon les premiers éléments de l’enquête, le véhicule conduit par l’artiste a été directement impliqué dans le drame. Le parquet a retenu l’accusation d’homicide involontaire, conformément aux dispositions du Code pénal.

Dès le lendemain, la famille de la victime avait saisi la justice. Le Parquet de Coyah, dans un communiqué détaillé, a rappelé son engagement à appliquer la loi avec impartialité : « Toute infraction pénale, quelle qu’en soit l’auteur, fera l’objet de poursuites rigoureuses afin de garantir l’ordre public, la paix sociale et les droits des victimes. » Singleton s’est présenté volontairement devant la justice le 1ᵉʳ septembre, et après les constatations d’usage, il a été placé sous mandat de dépôt pour être jugé en procédure de flagrant délit.

Mais au-delà du choc médiatique, ce drame met en lumière deux réalités. D’un côté, la douleur immense d’une famille qui a perdu un père, un pilier, un commerçant respecté de sa communauté. De l’autre, la chute brutale d’un artiste adulé, dont la carrière musicale, symbole de joie et de fête, se retrouve soudainement ternie par une tragédie imprévisible.

Cet accident rappelle une vérité fondamentale : la route n’épargne personne. Elle peut, en un instant, bouleverser des vies, briser des familles et renverser des destins. La célébrité, la réussite ou la popularité ne mettent personne à l’abri de la responsabilité. La justice le rappelle avec force : devant la loi, nous sommes tous égaux.

Si ce drame suscite des débats, il doit aussi éveiller les consciences. Chaque accident de circulation est une leçon douloureuse sur la nécessité de prudence, vigilance et responsabilité collective. Derrière les chiffres anonymes des accidents routiers, il y a des visages, des familles, des rêves interrompus.

L’histoire de Singleton et de Mohamed Lamine Traoré doit donc être l’occasion d’un sursaut. Pour que nos routes cessent d’être des lieux de larmes, il faut que chaque conducteur, chaque passager, chaque citoyen comprenne que la vie humaine n’a pas de prix.

Aujourd’hui, un homme repose dans le silence éternel, et un autre devra répondre de ses actes devant la justice. Mais demain, c’est à nous tous de faire en sorte que plus aucun destin ne soit brisé inutilement sur l’asphalte.

Mamadouba CAMARA

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