Mandiana : Une jeune mère de 28 ans arrêtée avec 11,5 kg de drogue – entre survie et criminalité

0

Dans la nuit du 27 au 28 août 2025, la brigade anticriminalité numéro 26 a réalisé une importante saisie de stupéfiants dans la sous-préfecture de Morodou, préfecture de Mandiana. Pas moins de 11,5 kg et 105 boules de chanvre indien, ainsi que 32 paquets de papier destinés à sa consommation, ont été interceptés. La personne arrêtée n’est pas un baron de la drogue, ni un réseau mafieux international. C’est une jeune femme de 28 ans, M’mahawa Camara, veuve et mère de famille, qui tentait de survivre dans l’ombre d’une souffrance silencieuse.

Présentée à la presse locale, elle a reconnu sans détour les faits qui lui sont reprochés, tout en précisant que son fournisseur se trouve en Sierra Leone : « C’est quelqu’un qui m’envoie la drogue depuis la Sierra Leone. Son nom, c’est Faya. C’est dans ça que les policiers m’ont attrapée. Je demande qu’on me pardonne, mon mari est décédé et c’est moi qui m’occupe des enfants », a-t-elle confié, la voix brisée entre regrets et désespoir.

Cette arrestation, aussi choquante soit-elle, n’est pas seulement une victoire sécuritaire. Elle est surtout le miroir d’une réalité douloureuse : derrière chaque saisie de drogue, il y a des destins brisés, des familles en détresse et une jeunesse tentée par des raccourcis dangereux pour survivre.

Le commissaire central de Mandiana, Ibrahima Kèoulen Traoré, a salué le travail de la brigade tout en appelant les citoyens à une collaboration active avec les forces de l’ordre pour éradiquer la criminalité. Mais son appel résonne aussi comme une invitation à réfléchir : comment une jeune veuve de 28 ans en arrive-t-elle à risquer la prison et sa dignité pour quelques billets tirés de la drogue ?

Ce drame met en lumière un double combat. D’un côté, la lutte acharnée des forces de l’ordre contre les trafics qui minent nos communautés. De l’autre, le combat silencieux de centaines de femmes et d’hommes qui, dans la misère, basculent vers l’illégalité pour nourrir leurs enfants.

La saisie de Morodou doit donc être comprise au-delà des chiffres. Elle est un avertissement, mais aussi un appel à bâtir une société plus juste, où la solidarité, l’éducation et la dignité humaine deviennent des armes plus puissantes que la drogue.

Mamadouba CAMARA

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.