À Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la vie reprend doucement son cours après des jours d’incertitude et de peur. Les rues, autrefois désertes, voient à nouveau quelques habitants braver l’inquiétude pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Zena, vendeuse de poissons, fait partie de ceux qui n’ont eu d’autre choix que de sortir malgré le danger. Après deux jours enfermée chez elle, elle a décidé de reprendre son commerce pour nourrir ses enfants : « Je suis là à cause de la faim chez moi. Mes enfants me demandent à manger, car depuis vendredi, nous étions enfermés dans la maison, je ne leur donnais que de la bouillie. J’ai estimé que je pouvais recommencer la vente. J’ai encore peur, mais c’est Dieu qui va nous aider », confie-t-elle, la voix tremblante.
Comme elle, d’autres habitants s’aventurent prudemment hors de chez eux, poussés par la nécessité. La peur n’a pas disparu, mais l’instinct de survie prend le dessus. Pour beaucoup, la faim est une menace aussi grande que l’insécurité.
Malgré tout, l’espoir demeure. La population de Bukavu tente, tant bien que mal, de reprendre ses habitudes, portée par la résilience qui a toujours caractérisé cette région marquée par les épreuves.
Mamadouba CAMARA
