Loi de Finances 2025 : Une Ambition Mesurée pour une Transformation Économique Durable
Le Gouvernement guinéen a dévoilé, ce lundi 9 décembre 2024, son projet de Loi de Finances Initiale (LFI) pour l’exercice budgétaire 2025. Présentée par le ministre du Budget, Facinet SYLLA, cette LFI fixe les prévisions budgétaires à 34 473,4 milliards GNF de recettes contre 41 897,8 milliards GNF de dépenses, laissant apparaître un déficit budgétaire de 7 424,4 milliards GNF, soit 2,8% du PIB.
Le cadrage macroéconomique sur lequel repose ce budget met en avant des projections ambitieuses :
- Un taux de croissance du PIB de 7,0% ;
- Une inflation moyenne annuelle de 6,0% ;
- Un taux de change fixé à 8 489 GNF pour 1 USD.
Ces prévisions traduisent la volonté du Gouvernement de maintenir la stabilité macroéconomique tout en favorisant une croissance soutenue.
Une Augmentation des Recettes et des Dépenses :
Le ministre Facinet SYLLA a souligné une augmentation des recettes budgétaires de 12,1% par rapport à la Loi de Finances Rectificative (LFR) de 2024. Ces recettes sont dominées par les taxes fiscales, qui représentent 90% des prévisions, avec une contribution des recettes minières à hauteur de 20%. Du côté des dépenses, une hausse de 8,4% est prévue, répartie en 62,3% de dépenses courantes et 37,7% de dépenses d’investissement.
Les dépenses obligatoires, représentant 71% des recettes liquides, s’élèvent à 24 093,2 milliards GNF. Elles incluent notamment :
- Salaires civils et militaires : 10 035,4 milliards GNF ;
- Subvention à l’électricité : 3 000 milliards GNF ;
- Pensions civiles et militaires : 2 218,2 milliards GNF ;
- Intérêts de la dette : 2 156,0 milliards GNF ;
- Fonctionnement des hôpitaux et achat de médicaments : 831,3 milliards GNF.
Le ministre a mis en avant le lien de ce budget avec le Programme Simandou 2040, axé sur une transformation structurelle et durable de l’économie guinéenne. Les secteurs tels que les infrastructures, la santé, l’éducation, et la finance demeurent au cœur des priorités gouvernementales.
Conscient des risques liés à l’endettement, le Gouvernement vise à maintenir le déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB, le limitant à 2,8%, intégralement couvert par des financements clairement identifiés.
La LFI 2025 traduit une volonté de soutenir la croissance économique tout en garantissant la continuité des services publics. Toutefois, le poids des dépenses obligatoires pourrait freiner l’investissement dans certains secteurs stratégiques. L’équilibre entre ambition et pragmatisme sera donc crucial pour assurer une gestion efficace des ressources publiques.
Mamadouba CAMARA