Depuis sa prise de pouvoir en 2021 à la tête de la transition en Guinée, le Général Mamadi DOUMBOUYA, président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), suscite à la fois espoir et scepticisme. Au sein de la population, les avis sont partagés quant à la capacité du gouvernement de transition à tenir ses promesses de réformes profondes et de refonte de l’État.
Dans la capitale Conakry et d’autres régions, les manifestations de soutien en faveur du Général DOUMBOUYA sont fréquentes. Ces mobilisations, souvent orchestrées par des mouvements citoyens, visent à montrer que le chef de la junte conserve une assise populaire solide. Les partisans saluent notamment ses efforts pour instaurer la stabilité après des années de turbulences politiques et son engagement affiché à organiser des élections démocratiques d’ici 2025.
Cependant, au-delà de ces démonstrations de soutien, une partie significative de la population reste plus réservée, notamment en raison des retards observés dans la mise en œuvre des réformes promises. Les attentes étaient élevées à l’annonce de la transition, surtout en matière de lutte contre la corruption, de transparence dans la gestion des ressources publiques et de restructuration de l’administration.
« Il y a un réel fossé entre les annonces faites par le CNRD et les changements visibles sur le terrain », affirme un observateur politique guinéen. Alors que l’enthousiasme initial pour la transition s’estompe progressivement, de nombreux Guinéens s’interrogent sur la sincérité et la faisabilité des engagements pris par le gouvernement. La lenteur des réformes structurelles alimente ainsi le doute, en particulier parmi les acteurs de la société civile et certains opposants politiques.
À l’approche des élections prévues pour 2025, l’enjeu pour le Général Mamadi DOUMBOUYA est de rassurer les sceptiques tout en consolidant ses soutiens. La réussite de la transition dépendra en grande partie de sa capacité à concrétiser les réformes attendues, tout en répondant aux aspirations démocratiques de la population guinéenne. Le temps presse, et le pays tout entier observe avec impatience les prochaines étapes de ce processus délicat.
Mamadouba CAMARA