Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), dirigé par l’ancien président Alpha Condé, qui monte au créneau pour dénoncer l’installation des délégations spéciales, acte jugé illégal par les cadres du parti.
Les ténors du RPG ont tiré à boulets rouges sur cette décision du Conseil National pour le Redressement et le Développement (CNRD) qui a dissous les conseils communaux pour les remplacer par ces délégations spéciales. Une « manœuvre » qui ne passe pas inaperçue et qui suscite la colère au sein du parti.
Marc YOMBOUNO, ancien ministre et membre du RPG dit : « La position du RPG est connue bien avant la mise en place des délégations spéciales. Lorsque le ministre Mory CONDÉ avait décidé de dissoudre les conseils communaux, le RPG s’était fait entendre à travers une déclaration. Après le décret de dissolution, nous, c’est-à-dire avec les Forces Vives, avons fait une déclaration pour nous opposer à cette dissolution mais aussi à la mise en place des délégations spéciales ».
Il continue en disant : « Si c’est une stratégie pour le CNRD de gagner les élections à venir, c’est une mauvaise stratégie parce que nos militants ne se limitent à ces 7 ou 11 dans chaque circonscription. On a des milliers, voire des millions de militants au-delà de ces équipes de délégations spéciales. Nous avons des militants qui sont vraiment des militants qui ne peuvent être ébranlés quand il y a élection.» Soulignera par la suite.
« Ce qui est regrettable, c’est l’inconfortabilité de cette décision avec ce qu’ils citent comme référence. C’est-à-dire, vous ne pouvez pas prendre une décision, en faisant référence à un texte juridique, alors que ça ne correspond pas. Ce qui a été fait ne correspond pas avec la référence faite au Code des collectivités révisé de 2017. Prenez le Code en question, lisez très bien. Ils devraient organiser des élections pour pouvoir remplacer les anciens conseils. Il n’y a pas eu de démission globale, il n’y pas eu de délits constitués jugés par des juridictions en la matière, il n’y a eu pas de trois suspensions de suite et il n’y a pas eu de circonstance qui empêcherait la tenue des élections. Donc, il fallait procéder à l’élection pour que ces anciens passent la main aux nouveaux élus. » Conclura t-il.
Cet acte de dénonciation du RPG intervient dans un contexte politique où le pays est marqué par une série de changements opérés par le CNRD depuis son accession au pouvoir.
Mamadouba CAMARA correspondant à Conakry