Nuit de frayeur à Sonfonia Africof : une mosquée criblée de balles à la veille de son inauguration

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La quiétude du quartier Sonfonia Africof a été brutalement rompue dans la nuit par des échanges de tirs dont l’origine demeure, pour l’heure, inconnue. Au petit matin, le spectacle était saisissant et lourd de sens : une mosquée en cours de construction, presque achevée et sur le point d’être inaugurée, a subi d’importants dégâts matériels, plongeant les fidèles et les habitants dans la stupeur et l’inquiétude.

Sur le site, les traces de la violence sont visibles à l’œil nu. Vitres brisées, toiture endommagée, murs criblés d’impacts de balles… Le lieu de culte, symbole de paix et de rassemblement communautaire, porte désormais les stigmates d’une nuit de tension qui a traumatisé tout un quartier.

Présent sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts, Mamadou Saliou Diallo, conseiller de la mosquée de Sonfonia Africof, est revenu sur les circonstances de l’incident. Selon lui, les tirs ont retenti aux environs de 4 heures du matin, surprenant des habitants encore plongés dans le sommeil. « On a commencé la construction de cette mosquée depuis deux ans. Cette nuit-là, il y a eu des tirs à Sonfonia Africof. Beaucoup de vitres sont cassées, les tôles et les murs sont touchés. Il y a des traces de balles partout. Ce matin, nous sommes venus constater ce qui s’est passé, mais nous ne connaissons pas l’origine de ces tirs », a-t-il expliqué, visiblement ému.

Au-delà des dégâts matériels, c’est surtout la peur qui a gagné les familles riveraines. Réveillés en sursaut par les détonations, plusieurs habitants racontent avoir passé la nuit dans l’angoisse, redoutant pour leur sécurité et celle de leurs enfants. « Quand on a entendu les tirs, on était très très inquiets. On n’a pas pu dormir avec les enfants. Tout le monde est resté dans le salon jusqu’au matin », confie un habitant, encore marqué par cette nuit blanche.

La mosquée de Sonfonia Africof représente pourtant un projet communautaire porté à bout de bras par des citoyens modestes. Entamée il y a deux ans, sa construction a été financée grâce aux contributions volontaires des fidèles et des habitants du quartier. Les travaux étaient entrés dans leur phase finale et l’inauguration était imminente. Cet acte de violence vient donc freiner un élan collectif fondé sur la solidarité et la foi.

Face à la gravité de la situation, les responsables du projet envisagent désormais de saisir les autorités compétentes. L’objectif est double : faire toute la lumière sur l’origine des tirs et trouver des solutions pour réparer les dégâts afin de finaliser la construction. « Nous sommes venus constater d’abord les dégâts. Nous voulons adresser un courrier à l’autorité compétente pour voir comment nous aider à achever la mosquée. Ce sont des pauvres citoyens qui ont contribué, franc après franc. Nous étions en phase de finition et l’inauguration était proche », a ajouté Mamadou Saliou Diallo.

Cet incident relance, une fois de plus, la question de la sécurité dans certains quartiers de la capitale, mais aussi celle de la protection des infrastructures communautaires. À Sonfonia Africof, les habitants espèrent désormais que les autorités agiront rapidement pour rassurer la population, identifier les responsables et permettre à la mosquée de renaître, afin qu’elle puisse enfin remplir sa mission spirituelle et sociale.

Mamadouba CAMARA

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